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- Libellé inconnu,
Entre Trauma et Protection: Quel Devenir pour les enfants juifs cachés en France (1940-1944) ?
Marion Feldman
Publié le 9 mars 2019 – Mis à jour le 9 mars 2019
Edition érès - Collection La vie de l'enfance - Novembre 2009
Préface de Marie-Rose Moro et Boris Cyrulnik
Extrait - Volte-face de Boris Cyrulnik
Quelle drôle d'idée de cacher un enfant ! L'explication est pourtant simple : on le cache parce qu'il est condamné à mort !
Il y a donc des pays où les adultes pensent qu'il est légitime de mettre à mort un enfant ? Ainsi ont pensé les Turcs, les nazis, les Hutus, et bien d'autres hommes fanatisés par leur soumission à une idéologie inexorable.
Ça n'a pas été facile pour Marion Feldman de s'attaquer à ce problème et de chercher à comprendre comment pouvait se développer la vie intime d'un enfant caché. Jusqu'aux années 1990, le problème n'avait même pas été abordé : pendant la guerre, il fallait cacher les enfants juifs, tout simplement pour leur permettre de ne pas mourir. Mais après la guerre, il n'a pas été facile de les décacher, parce que la culture déniait le fait qu'ils avaient dû se cacher ou que cette cache avait pu les traumatiser. Dans une culture où la biologie commençait à triompher, ces enfants qui avaient survécu au bon air, dans des familles d'accueil souvent chaleureuses, n'avaient pas à se plaindre. Comparés à la mort de leurs proches ou à la guerre qui les avait épargnés, ils s'en étaient bien sortis, eux, ils n'avaient rien à dire.
(...)
Il y a donc des pays où les adultes pensent qu'il est légitime de mettre à mort un enfant ? Ainsi ont pensé les Turcs, les nazis, les Hutus, et bien d'autres hommes fanatisés par leur soumission à une idéologie inexorable.
Ça n'a pas été facile pour Marion Feldman de s'attaquer à ce problème et de chercher à comprendre comment pouvait se développer la vie intime d'un enfant caché. Jusqu'aux années 1990, le problème n'avait même pas été abordé : pendant la guerre, il fallait cacher les enfants juifs, tout simplement pour leur permettre de ne pas mourir. Mais après la guerre, il n'a pas été facile de les décacher, parce que la culture déniait le fait qu'ils avaient dû se cacher ou que cette cache avait pu les traumatiser. Dans une culture où la biologie commençait à triompher, ces enfants qui avaient survécu au bon air, dans des familles d'accueil souvent chaleureuses, n'avaient pas à se plaindre. Comparés à la mort de leurs proches ou à la guerre qui les avait épargnés, ils s'en étaient bien sortis, eux, ils n'avaient rien à dire.
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Présentation de l'éditeur
Entre 1940 et 1944, durant le programme d'extermination des Juifs d'Europe, de nombreux enfants juifs ont été contraints de vivre cachés pour assurer leur survie. Séparés de leurs parents, ils ont alors été exposés à des attaques de filiation, d'affiliation, à des pertes, des privations et des frayeurs multiples. La Libération n'en a pas été une pour eux : outre les traumas cumulatifs vécus pendant la période de clandestinité, ils ont dû supporter le silence et l'absence de reconnaissance officielle de leur situation.
Si l'impact des événements historiques participe à la construction psychique des individus, la problématique de ces enfants d'hier qui ont aujourd'hui plus de 65 ans questionne également les théories et les pratiques psychologiques. Comment ont-ils fait face à cette accumulation de traumatismes ? Comment ceux-ci sont-ils repérables chez les adultes qu'ils sont devenus ? Ont-ils, malgré tout, pu se reconstruire ? Quelles ont été leurs trajectoires de vie ?
À travers les récits qu'elle a recueillis et analysés, Marion Feldman recherche les traces de l'enfance. Elle propose des outils de compréhension des traumatismes et de la manière dont ils peuvent être surmontés. Elle témoigne ainsi d'une clinique engagée dans le social, l'histoire et le politique.
Si l'impact des événements historiques participe à la construction psychique des individus, la problématique de ces enfants d'hier qui ont aujourd'hui plus de 65 ans questionne également les théories et les pratiques psychologiques. Comment ont-ils fait face à cette accumulation de traumatismes ? Comment ceux-ci sont-ils repérables chez les adultes qu'ils sont devenus ? Ont-ils, malgré tout, pu se reconstruire ? Quelles ont été leurs trajectoires de vie ?
À travers les récits qu'elle a recueillis et analysés, Marion Feldman recherche les traces de l'enfance. Elle propose des outils de compréhension des traumatismes et de la manière dont ils peuvent être surmontés. Elle témoigne ainsi d'une clinique engagée dans le social, l'histoire et le politique.
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Mis à jour le 09 mars 2019